Trois tableaux spoliés à Fédor Lowenstein ont été restitués

Veröffentlicht am 16/09/2025

Le 16 septembre 2025, au Musée national d'art moderne, trois tableaux spoliés au peintre Fédor Löwenstein pendant la Seconde Guerre mondiale ont été restitués sur recommandation de la CIVS.

Ces trois œuvres de Fédor Löwenstein (1901-1946) - Les Peupliers, Arbres et Composition – ont été volées par les autorités allemandes à Bordeaux en décembre 1940, avec d'autres œuvres de l’artiste qui ont disparu pendant la guerre. Les trois tableaux, demeurés dans une réserve du musée du Louvre jusqu’en 1973 puis intégrés aux collections du Musée national d’art moderne, n’ont été identifiés comme des œuvres spoliées qu’en 2010.

Né à Munich en 1901, Fédor Löwenstein est issu d'une famille tchèque juive. Il fait ses études à l'École des arts décoratifs de Berlin, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde où Oscar Kokoschka enseigne de 1919 à 1924. En 1923, il rejoint la France et s’installe à Paris, attiré par le rayonnement artistique de la capitale.

L’entrée en guerre de la France le conduit à fuir la capitale. Il confie alors une vingtaine de ses tableaux à la galerie Pittoresque, boulevard Raspail. Fédor Löwenstein quitte Paris à l’automne 1939 pour Mirmande (Drôme). Il retourne à Paris en janvier 1940, pour préparer l'exposition "L’Art tchécoslovaque en France" prévue à la galerie des Beaux-Arts de Paris à l’automne 1940, puis en mai 1940, pour sélectionner les œuvres à envoyer pour être exposées à New York à la galerie Nierendorf.

Étranger et juif, il est menacé par l’arrivée des Allemands et regagne donc Mirmande, devenu un lieu de refuge pour de nombreux artistes. En 1942, l'invasion de la zone sud fait éclater le groupe d'artistes réunis à Mirmande. Un réseau de résistance aide plusieurs peintres juifs réfugiés à fuir, dont Fédor Löwenstein. À l'automne 1943, malade, il se rend à Paris, sous le pseudonyme de Lauriston. Il séjourne dans la capitale, sans doute jusqu'à la fin de la guerre. Toujours malade, il retourne à Nice auprès de sa famille. Hospitalisé le 4 août 1946, il décède peu après.

Saisie par un membre de la famille de Fédor Löwenstein, la CIVS a examiné la spoliation de 25 de ses tableaux. Ceux-ci se trouvaient dans le port de Bordeaux avant leur départ pour une exposition aux États-Unis lorsqu'ils ont été confisqués par les autorités allemandes, le 5 décembre 1940. L’inventaire de ces 25 œuvres, transférées au Jeu de Paume à Paris, a été dressé par les services de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR).

La CIVS a instruit le dossier en s'appuyant sur l'étude de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (M2RS) et sur des recherches conduites par Généalogistes de France. 22 tableaux, qui n'ont pas été retrouvés, pouvaient donner lieu à une indemnisation. Les trois tableaux, inscrits tardivement sur l'inventaire des M.N.R., retrouvés au Musée national d'art moderne, pouvaient faire l'objet d'une restitution. La désignation des personnes pouvant être regardées comme ayants droit de la victime a fait l'objet de recherches additionnelles et d'une médiation. C'est pourquoi la CIVS a émis trois avis successifs portant sur cette requête, le 13 juin 2022, le 18 juin 2024 et le 17 janvier 2025.

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